Cartes postales anciennes de Rennes
Le syndicalisme ouvrier naissant de la fin du 19ème siècle crée les Bourses du Travail, associations dont le principe est basé sur la solidarité interprofessionnelle dans les différents corps de métiers, dans le cadre d'une proximité géographique.
L'année 1893 voit la naissance de la Bourse du Travail de Rennes, une des premières de Bretagne. Elle installe ses locaux dans l'ancien café "Central", au 14 de la place du Champ-Jacquet. Son premier but est de soutenir et défendre les ouvriers de Rennes et de sa périphérie, et de leur proposer une information syndicale. Un bureau de placement permet également d'aider les chômeurs à trouver un emploi.
emplacement de la bourse, place du Champ-Jacquet
Une date importante, 1902, le congrès de Montpellier marque la fusion entre la CGT et les Bourses du Travail, radicalisant le système associatif : création d'un bureau d'entraide, assurances sociales, mutuelle, centre de formation, d'éducation et de culture populaire. Les locaux du Champ-Jacquet verront alors quelques moments forts de la vie ouvrière locale : l'accueil des enfants des grévistes fougerais de la chaussure en 1906, avant leur répartition dans des familles d'accueil des ouvriers de Rennes, ainsi que la grève des cheminots en 1910.
l'exode des enfants de Fougères
les petits Fougerais à Rennes
la grève des cheminots de 1910
Très vite, cette première bourse devient trop exiguë. Il faut envisager un déménagement. La municipalité met à disposition un ancien hôtel particulier, rue Gambetta, en face de la piscine Saint-Georges. Mais les travaux d'aménagement proposés par l'architecte Martenot ont un coût beaucoup trop élevé et le projet ne verra jamais le jour.
hôtel de Guerry, rue gambetta - projet J.B. Martenot
En 1909, la municipalité offre de nouveaux locaux dans l'ancien couvent des Carmes, rue Hoche, pour une durée de neuf ans.
la Bourse, 34 rue Hoche
1918, la Maison du Peuple devient le siège départemental de la CGT. Le Maire de Rennes, Jean Janvier, donne un terrain rue Saint-Louis et confie les travaux à l'architecte Emmanuel Le Ray, afin de créer une Maison du Peuple d'abord pour les rassemblements ouvriers mais aussi des activités culturelles, théâtre, musique et cinéma.
1925, Oscar Leroux inaugure les locaux ainsi qu'une fresque du peintre Camille Godet, représentant "le travail", les différents corps de métiers du bâtiment, d'après des croquis où il a saisi les attitudes des ouvriers lors de la construction du bâtiment.
Le cinéma populaire "le Carillon" propose deux séances par semaine. Très vite, les locaux deviennent très vite trop exigus et, en 1935, la Maison du Peuple est agrandie par la construction d'une extension de la salle des fêtes, ainsi qu'un autre bâtiment rue Saint-Louis, selon des plans de l'architecte Yves Le Moine. En 1938, l'inauguration se termine par une grande fête populaire au jardin du Thabor.
1942, le cinéma "le Carillon" devient "le Celtic". Il cessera son activité en 1962, devenant en 1965 la Salle de la Cité, salle de théâtre communale, de musique et d'arts plastiques, prélude à la future Maison de la Culture de la rue Saint-Hélier.
La maison du peuple a été détruite en 2013, l'entrée se situe actuellement rue d'Echange.
plan Emmamuet Le Ray 1919 - rue Saint-Louis façade côté cour
rue Saint-Louis, façade côté cour
plans Emmanuel Le Ray - 1919 - façade rue d'Echange
rue d'Echange, façade Maison du Peuple
activités de la Maison du Peuple en 1930
extension Le Moine 1935
extension détruite en 2013
article Ouest-Eclair - inauguration 18 avril 1925
la fresque de Camille Godet - le Travail
détail
autre détail - on aperçoit en clin d'oeil, Jean Janvier serrant la main d'un ouvrier
portrait du peintre Camille Godet
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de nos jours, les bâtiments de la Salle de la Cité, côté cour
La Salle de la Cité accueille aujourd'hui de nombreux concerts : Trans Musicales, Tombées de la nuit, Festival Agrock, Festival Yaouank, Festival travelling. Elle pourrait être détruite très prochainement afin de laisser la place à un accueil petite enfance et à une maison des associations.
la bourse du travail, trois sites successifs : 1. place du Champ-Jacquet, 2. rue Hoche, 3. rue Saint-Louis
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Philippe Saint-Marc
passeur de mémoire
conservation du patrimoine rennais
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